13 Avril 2017
Diversification. La Chambre d'agriculture a organisé cette semaine un stage sur l'intérêt économique de la production d'électricité via un bâtiment couvert de panneaux photovoltaïques. Même si les tarifs d'achat ont baissé, ça reste intéressant.
La période faste pour l'installation de capteurs photovoltaïque s'est terminée en 2010 avec le moratoire instauré par le gouvernement. Les conditions étaient telles que les projets arrivaient à profusion et que le financement, par le biais du tarif garanti, ne pouvait plus être assuré.
Actuellement, EDF Obligation d'achat propose des tarifs plus bas qui sont variables selon des tranches de puissance. Pour le premier trimestre de 2017, le prix du kWh d'une nouvelle installation est présenté dans le tableau 1.
Tarif | Type d'installation | Puissance en KW | Prix du KWh* |
Tarif T1 | Intégration au bâti | 0.9 KW | 23.54 |
Tarif T4 | Intégration simplifié au bâti (ISB) | 0-36 KW | 12.38 |
Tarif T4 | Intégration simplifié au bâti (ISB) | 36-100 KW | 11.76 |
* (centimes d'euros au 1er trimestre 2017)
Ce tarif de rachat est garanti pour une durée de vingt ans et il est indexé sur l'inflation. Alors certes, on est loin des 60 cts d'€/kWh indiqués dans les contrats de 2010 mais la rentabilité existe encore, notamment parce que le coût de l'installation photovoltaïque a été divisé par 5 pendant la même période (5€/Wc à 1 €/Wc).
Prenons l'exemple d'un capteur de 700 m² ... c'est-à-dire d'une installation de 100 kWc de puissance qui produit, si elle est orientée au sud, environ 110 000 kWh. L'investissement photovoltaïque avoisine 120 000€ et sera rentabilisé en 13 ans ; le gain pendant les 20 ans du contrat d'obligation d'achat avoisinera donc 70 000€ (hors fiscalité). Il s'agit, dans cet exemple, d'un capteur qui couvre un bâtiment de 800 à 900 m².
Les conseillers énergie des Chambres d'agriculture d'Aquitaine concluent que lorsque l'agriculteur a besoin d'un bâtiment, il faut penser « photovoltaïque ».
Installer un capteur sur une toiture orientée au sud et située à moins de 100 m d'une ligne moyenne tension ; si le réseau électrique est plus loin; le coût de raccordement hypothéquera la rentabilité de l'installation.
Jean-François Teil, éleveur de porc en Gaec avec son frère Gilles, produit des porcs et des grandes cultures. Ils ont diversifié leur activité agricole en installant un capteur en 2014.
«Au départ, nous étions intéressés par les achats groupés organisés par la Chambre d'agriculture en 2010, mais les difficultés liées à l'implantation du bâtiment nous ont conduit à différer. Un jour, ça m'a repris. On avait vraiment besoin d'un hangar pour le remisage du matériel. On a contacté une entreprise qui nous proposait d'investir en prenant l'investissement à son compte.
Mais si elle pouvait le faire, pourquoi pas nous ? Alors, on a contacté des entreprises locales et on a concrétisé un capteur d'une puissance de 100 kWc. L'objectif était aussi d'atténuer, sur le papier, fa charge d'électricité qui est importante dans notre ferme.
Mon frère et moi avons choisi de financer le capteur et le bâtiment par un emprunt assez long (15 ans) pour que fa vente d'électricité couvre, avec de la marge, l'annuité.
Après 2 ans de fonctionnement, les résultats sont à la hauteur des espérances car le projet «se paye » tout seul :
Vente d'électricité par an | + 21000€ |
Remboursement emprunt | - 15 000€ |
Assurance | - 1 100€ |
Utilisation du réseau (TURPE) | - 700€ |
Certes, il y a quelques petites tracasseries : envoyer fa facture à EDF tous les semestres, surveiller le bon fonctionnement plusieurs fois par semaine, nettoyer le capteur tous les 3 à 5 ans ... Mais, ça serait à refaire, on le referait ! ».
source : Réussir le Périgord